Quand on arrive en Terre sainte, la question arrive dès les premiers rayons du (chaud) soleil. Est-ce vraiment ici ? Est-ce bien là que ça s'est passé ? Suis-je sur le lieu authentique?
au Saint-Sépulcre |
Jésus a-t-il été enfermé dans ce cachot comme on nous le dit ?
Ce puits, est-ce vraiment celui d'Abraham ?
Le corps du Christ a-t-il été déposé sur cette dalle rectangulaire, la pierre de l'onction, qui ne fait vraiment pas son âge ?
Première option : on ne doute pas. On traverse l'église sur les genoux et les yeux humides. On vide ses poches sur la pierre pour bénir tout ce qu'on transporte avec soi. Pas de doute. Je ne sais plus où j'ai entendu ça, mais je partage : "La foi, c'est le doute".
Ces lieux sont saints parce c'est ici que ça s'est passé. Les pierres. La fontaine. La poussière. Dans un élan de mysticisme, chacun va récolter un peu de cette terre dans un sac ou une bouteille, au risque d'avoir de gros ennuis à la sécurité de l'aéroport. Cette dévotion, cette extase, cela m'a toujours mis mal à l'aise.
Le corps du Christ a-t-il été déposé sur cette dalle rectangulaire, objet de dévotions au Saint-Sépulcre ? |
En fait, la Jérusalem que l'on visite n'a rien à voir avec celle de Jésus. Les minarets et clochers qui se confondent de loin et semblent s'observer n'étaient pas là. Les églises que l'on visite n'ont souvent même pas un siècle (à Gethsemani par exemple). Et parfois, cela sent la reconstitution à plein nez.D'entrée, le prêtre qui nous accompagne fait la leçon :
C'est comme ça, il nous faut un lieu, un édifice, une pierre, une tombe pour faire mémoire. C'est simple. Ne pas aller chercher plus loin : le lieu est saint parce que c'est ici que les pèlerins ont choisi de faire mémoire. Et pas parce que l'on va poser ses pieds dans ceux du fils de Marie et Joseph."Nous sommes sur les lieux où l'ont fait mémoire".
"Ces lieux saints ne vous font rien.
Le mensonge est partout trop évident"
Flaubert, 1850
Cité par Régis Debray dans son excellent livre, Un Candide en Terre sainte, voici ce qu'en disait Flaubert, en 1850, dans une lettre à sa maman (Pour la citation, je te fais confiance, hein Régis).
"Les saints lieux? Impression nulle. C e qu'on voit ici de turpitudes , de bassesses, de simonie, de choses ignobles en tout genre dépasse la mesure ordinaire. Ces lieux saints ne vous font rien. Le mensonge est partout trop évident. Quant au côté artistique, les églises de Bretagne sont des musées raphaélesques à côté"
Chrétiens palestiniens en voyage scolaire au lac de Tibériade |
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